Cabaret Chic Et Choc d'une vilaine fille
Bon chic mauvais genre? Trois petits spectacles et puis s'en vont, et autres entraînements tangueros d'une bad girl dans tous ses états... Mon festival transgenre!
Ainsi sont nés mes nouveaux spectacles de l'année 2018 dans mon labo-tango à Avignon, du cabaret improvisé en chambre (dancing show room en anglais!), une vilaine fille, et chic danseuse, joue son sacre du printemps sur plusieurs tableaux, un style totalement libre, loin de la danse contemporaine, mais des improvisations de danse qui visent le travail en profondeur, dans des tenues plus ou moins sexy, se contentant parfois d'une simple jupe... torse nu, une fille de mauvaise vie tenue en laisse par... l'égrégore du tango argentin, dans un style urbain, décontracté, ambiance citadine, la vie en rose d'une demoiselle d'Avignon, soir d'été et nuit d'hôtel, un festival sur talons aiguilles ou pieds nus, au pays des cigales, des olives et du mistral, Frédéric, un danseur sur-doué, je veux dire... Violette, une tanguera transgenre traversée par la grâce de la danse et le génie du Rio de la Plata, un pantalon jean déchiré, mis en lambeaux, par exemple, pour confectionner en toute hâte une mini-jupe originale, et le nombril à l'air, avec le débardeur court, façon fitness-zumba, à manches longues, un beau brin de fille rehaussé de rose, un rose académique, du monde au balcon, histoire de faire la demoiselle impertinente et très déplacée dans la communauté française du tango rioplatense qui se veut parfois un peu trop bcbg, ou bien trop hétéro, ou bien trop queer, la vie en rose n'étant réservée qu'à une petite élite, une communauté milonguera qui aurait une fâcheuse tendance à oublier l'émotion, le sentiment, l'humour et le fantasme attendrissant, à se demander si danser le tango dans nos milongas de Paris, de Lyon et de Marseille, demeure encore la dernière chose humaine que l'on ait le droit de faire sans être obligés de nous conformer à la dictature d'une norme bon chic bon genre déshumanisante?
Violette, la tanguera avignonnaise, est-ce du tango queer ou du gay tango?
C'est clair que danser dans une milonga de la capitale française sans obéir ni aux codes du tango milonguero hétéro macho, ni aux codes du tango queer, devient une épreuve qui finit par nous dégoûter complètement du tango argentin, que ce dernier soit d'ailleurs dansé entre un homme et une femme, ou bien entre deux hommes, qu'on ne me parle surtout plus de l'histoire révolue du tango, de ses premiers bals qui avaient jailli, dit-on, en 1880 sur les berges du Rio de la Plata... dans les recoins sombres, les rues mal fréquentées, et les prostibulos de certains quartiers de Buenos Aires.
Le 72e festival d'Avignon met le transgenre à l'honneur!
Ainsi, je préfère rester en retrait, de l'autre côté des remparts, et faire mon propre cabaret tango et urbain, dans ma cité des papes que je chérie, en respectant mon propre style, un spectacle du coeur qui ne vise que la sincérité et l'amour de la danse pour soi, un spectacle tanguero qui ne se veut ni spectaculaire, ni macho, ni queer, celui qui cherche le tango à l'intérieur de soi, et non pas par procuration. Car le tango, tu ne le trouveras pas à Buenos Aires, mais bel et bien dans ton corps et dans ton âme, et ça tombe bien, moi qui suis un danseur gay, une femme transgenre, ni drag queen, ni cross dresser, juste tanguero sissyboy, me voici en train de m'entraîner, de bosser ma technique tango girl, mes embellissements sur talons hauts, et de débuter la danse orientale, la belly dance, à Avignon, à l'approche du festival 2018 qui, par hasard, consacre son thème au genre et à la trans-identité. Vous l'avez bien compris, le transgenre et sa petite communauté LGBTQI mis à l'honneur pour la 72e édition!
Avignon, jeudi 17 mai 2018
Au programme, je vous propose des spectacles-entraînements en tenues très décontractées, ou affriolantes, tout un festival de ronds de jambes, de jeux de pieds, de fioritures et de regards coquins, et un passage "twerk", où mon petit cul rebondi de blonde transgenre s'exerce à une danse sulfureuse dans mon alcôve, ça s'étale sur mars, avril et mai 2018, mon training tango style urbain de danseur gay trans-identitaire à Avignon:
Rêveries hivernales d'une danseuse de tango argentin, mars 2018
Fille du feu, fleur du mal, femme des villes ou fashion victime? Le théâtre de la débauche et du vice...
Une fille de petite vertu en mode underground, de l'urban dance, de la belly dance, du neotango, et même du twerk, bref... du dirty dancing remasterisé en version technique femme, les fioritures effrontées d'une fille de joie et de peine, d'une sissyboy loin de l'âge d'or des maîtres de la première moitié du 20e siècle, un cabaret sans plumes, ni boas, ni froufrou, un spectacle punky-girly sans strass ni paillettes, ma salsa gothique, effrontée et chaotique, obscure et hystérique, de tanguera rebelle, attachante et attachée aux sources puissantes qui ont fait naître le tango dans un coin du monde où les continents se sont épousés pour le pire et peut-être pour le meilleur!
Printemps 2018... je plante le décor de mon petit théâtre hot-antique: imaginez un rendez-vous dans une chambre d'hôtel, une fille sauvage, craintive, confrontée aux lois urbaines, tellement choquée par les grossièretés de ce monde, qu'elle finit par devenir insensible aux appels de l'amour et du pardon, prise aux pièges d'une société bétonnée, barbante et binaire, jusqu'à se demander de qui elle est le reflet terni, de quoi elle découle, entre les eaux-fortes d'un Roberto Arlt, le Zola argentin, et les réflexions philologiques d'un Jorge Luis Borges, sur le tango, le temps, la nature humaine, l'urbanisation étouffante, ou les Mille et Une Nuits!
Côté cour ou côté jardin, une comédienne pantomime qui ne sait plus où se placer, devant son mur des lamentations, ni comment occuper l'espace scénique de sa plume vivante échappée des cabarets parisiens, qui répand encore l'encre d'une danse diluée par les larmes d'une précieuse ridicule, n'est-ce pas une vilaine étudiante qui jadis avait abandonné ses études en lettres modernes, une orpheline, sans metteur en scène, ni chorégraphe, mise au pied du mur des vaudevilles et des quartiers qu'on n'a pas eu le temps de taguer, est-ce sans doute une écriture atavique, analgésique, une improvisation qui pose des questions existentielles - la danse contemporaine n'est-elle pas née de la danse ancestrale, populaire, de la danse des indiens des Indes et de l'Amérique, de la danse folklorique, de la danse orientale, de la terre et de l'humus de la terre? La danse classique n'est-elle pas issue de l'industrialisation du corps de la femme, de l'urbanisation exacerbée de sa poitrine, de ses rotules et de ses orteils, de ses mensurations? - c'est, et vous en conviendrez, sans ambiguïté, mais avec ambages et des mots croisés, mal barrés, une femelle et féline créature, dans l'antichambre d'un viol, accessoirisée, à demi incarnée dans une seconde moitié de siècle, tellement fardée, parfumée, costumée (ou mal fringuée), qu'on ne sait pas, que vous ne savez plus, qui des deux mondes, de la femme divinisée ou de la prostituée coincée entre un mélodrame du second Empire et l'intrigue d'une scène de crime passionnel classée dans l'impasse des légendes urbaines, aura le dernier mot, voilà donc mon boulevard du Temple, vidé de son public, fenêtres murées, portes cadenassées, et cette poussière des villes, ai-je seulement pensé, à la fin du dernier acte, à descendre les ordures?...
... 200 femmes violées chaque jour en France, c'est tout simplement insupportable. "Ni pute ni soumise" disaient-elles, toute cette littérature des caves et des tournantes, qu'on n'ose pas écrire, qui ne nous regarde pas, leurs témoignages de victimes sur lesquels nous préférons poser le mot: "tabou", c'est comme les victimes des crimes pédophiles, avez-vous honte de parler des victimes, en effet! gardez le silence, car les bourreaux comptent sur votre discrétion, ces faits divers, les harcèlements du chef de service, les attouchements de ces tordus qui baissent les yeux quand l'ampoule s'allume, le champagne qui coule à flot dans de grands et beaux hôtels, et ses hôtesses françaises qui y sont prises au piège, les mains de la honte glissées dans la foule du métro, l'homme marié de l'été 2018, les mecs sifflant les jolies filles dans la rue, avant insultes, coups et blessures, qui croient encore que le code Napoléon du mariage, qui plaçait la femme sous tutelle financière et administrative, et sa sexualité, à l'intérieur du cadre légal de la raison phallocratique, est toujours de rigueur; côté cour ou côté jardin, la violence des agglomérations et des lieux à forte concentration humaine, offre la part belle aux vendeurs d'illusions, aux menteurs professionnels, aux fabricants de recettes miracles, aux élites de Satan et du veau d'or, à ses juges, ses avocats, et à ces pauvres âmes grinçantes, sclérosées, psychotiques, vicieuses, parfois sadiques, qui trônent ici et là, en toute impunité... Vivement la journée de la jupe!
Les peurs, la précarité, le chômage, le burn-out, la solitude des grandes villes, les ravages du pouvoir et de la fortune, les hommes affamés, les femmes égarées... L'homme vit libre et heureux au sein d'une nature généreuse; c'est la société qui le pervertit, comme le souligne Jean-Jacques Rousseau... La norme sociale, sa pensée unique, son règne de la majorité absolue: une protectrice bienveillante, ou bien... une machine à exclusion? Merci patron! Vivement... Demain... et son centième singe.
Les Portes n°18, une histoire secrète du tango, printemps 2018
"Nous pouvons discuter le tango et nous le discutons, mais il renferme, comme tout ce qui est authentique, un secret."
Citation de Jorge Luis Borges
"Fenêtre éclairée de trois heures du matin. Si on pouvait écrire tout ce qui se cache derrière tes carreaux biseautés ou brisés, on ferait le plus angoissé des poèmes que connaisse l'humanité. [...] Chaque fenêtre éclairée dans la nuit grandissante est une histoire que personne n'a encore écrite."
Citation de Roberto Arlt, Eaux-fortes de Buenos Aires
"Nous vous remercions de cette leçon classique, répondis-je; mais vous ne pouvez nier que l'homme et la femme, dans votre monde ensoleillé aussi bien que dans notre pays brumeux, soient ennemis par nature; que l'amour en fasse pendant un certain temps un seul et même être, capable d'une même conception, d'une même sensation, d'une même volonté, pour les désunir ensuite encore davantage, et - vous savez cela mieux que moi - qui ne saura pas subjuguer l'un, sera promptement foulé aux pieds par l'autre.
- Certes, il est dans la règle que l'homme soit sous les pieds de la femme, cria Madame Vénus d'un ton arrogant, presque méprisant; et vous savez cela, par contre, mieux que moi.
- Sûrement, et c'est pour cette raison que je ne me fais aucune illusion.
- Cela signifie donc que vous êtes toujours mon esclave sans illusion, et pour ce motif je vous foulerai à mes pieds sans miséricorde.
- Madame!
- Ne me connaissez-vous pas encore? Oui, je suis cruelle - puisque vous trouvez tant de plaisir à ce mot - et n'ai-je pas le droit de l'être? L'homme est le solliciteur, la femme l'objet convoité; cela est le seul, mais décisif avantage de cette dernière; la nature lui a livré l'homme, par la passion qu'elle lui inspire, et la femme qui n'entend pas faire de lui son sujet, son esclave, que dis-je? Son jouet, finalement le trahir en riant, est folle.
- Beaux principes, ma gracieuse dame!... m'exclamai-je, indigné.
- Ces principes reposent sur dix siècles d'expérience, répliqua Madame d'un ton moqueur, tandis que ses doigts blancs se jouaient dans la sombre fourrure; plus facilement la femme se livre, plus vite l'homme devient froid et impérieux; plus elle est cruelle et infidèle envers lui, plus elle le maltraite, plus elle se joue de lui d'une façon criminelle, moins elle lui témoigne de pitié, plus elle excite ses désirs, plus il l'aime, plus il la recherche. Il en a été ainsi de tout temps, depuis la belle Hélène et Dalila, jusqu'aux deux Catherine et à Lola Montes.
- Je ne puis disconvenir, dis-je, que rien ne peux exciter davantage que l'image d'une belle, voluptueuse et cruelle despote qui, favorite, devient arrogante et manque d'égards par caprice.
- Et qui encore par-dessus le marché porte fourrure!"
La Vénus à la fourrure, Leopold von Sacher-Masoch
Sun Sexy Show
Les défauts d'un monde fantastique ou la perfection d'un monde réel...
"Personne ne peut savoir si le monde est fantastique ou réel, et non plus s'il existe une différence entre rêver et vivre."
Citation de Jorge Luis Borges
"Un homme sans défaut serait insupportable parce qu'il ne donnerait aucun motif à ses proches pour dire du mal de lui, et la seule chose qu'on ne pardonne jamais à un homme, c'est la perfection."
Citation de Roberto Arlt, Eaux-fortes de Buenos Aires
"Pendant six mois, à quinze ans, Emma se graissa donc les mains à cette poussière des vieux cabinets de lecture.
Avec Walter Scott, plus tard, elle s'éprit de choses historiques, rêva bahuts, salle des gardes et ménestrels. Elle aurait voulu vivre dans quelque vieux manoir, comme ces châtelaines au long corsage, qui, sous le trèfle des ogives, passaient leurs jours, le coude sur la pierre et le menton dans la main, à regarder venir du fond de la campagne un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir. Elle eut dans ce temps-là le culte de Marie Stuart, et des vénérations enthousiastes à l'endroit des femmes illustres ou infortunées. Jeanne d'Arc, Héloïse, Agnès Soral, la belle Ferronnière et Clémence Isaure, pour elle, se détachaient comme des comètes sur l'immensité ténébreuse de l'histoire, où saillissaient encore ça et là, mais plus perdus dans l'ombre et sans aucun rapport entre eux, Saint Louis avec son chêne, Bayard mourant, quelques férocités de Louis XI, un peu de Saint Barthélemy, le panache du Béarnais, et toujours le souvenir des assiettes peintes où Louis XIV était vanté."
Madame Bovary, L'éducation d'Emma, Gustave Flaubert
Citron Tango
Une destinée: question de temps et d'audace
"Toute destinée, si longue, si compliquée soit-elle, compte en réalité un seul moment: celui où l'homme sait une fois pour toute qui il est."
Jorge Luis Borges
"C'est une question de temps et d'audace. Quand les gens se rendront compte que leur esprit est en train de se noyer dans les latrines de cette civilisation, ils changeront de cap avant de s'engloutir."
Roberto Arlt, Les Sept Fous
"Messieurs les bourgeois, dit-il, et mesdemoiselles les bourgeoises, nous devons avoir l'honneur de déclamer et représenter devant son éminence le cardinal une très belle moralité, qui a nom:
Le bon jugement de madame la vierge Marie. C'est moi Jupiter. Son Eminence accompagne en ce moment l'ambassade très honorable de monsieur le duc d'Autriche; laquelle est retenue, à l'heure qu'il est, à écouter le recteur de l'Université, à la porte Baudets. Dès que l'éminentissime cardinal sera arrivé, nous commencerons."
"Il est certain qu'il ne fallait rien moins que l'intervention de Jupiter pour sauver les quatre malheureux sergents du bailli du Palais. Si nous avions le bonheur d'avoir inventé cette très véridique histoire, et par conséquent d'en être responsable par-devant Notre-Dame la Critique, ce n'est pas contre nous qu'on pourrait invoquer en ce moment le précepte classique: Nec deus intersit (Et qu'un dieu n'intervienne pas, Horace, Art Poétique). Du reste, le costume du seigneur Jupiter était fort beau, et n'avait pas peu contribué à calmer la foule en attirant toute son attention. Jupiter était vêtu d'une brigandine couverte de velours noir, à clous dorés; et, n'était le rouge et la grosse barbe qui couvraient chacun une moitié du visage, n'était le rouleau de carton doré, semé de passequilles et tout hérissé de lanières de clinquant qu'il portait à la main et dans lequel des yeux exercés reconnaissaient aisément la foudre, n'était ses pieds couleur de chair et enrubannés à la grecque, il eût pu supporter la comparaison, pour la sévérité de sa tenue, avec un archer breton du corps de monsieur de Berry."
Notre-Dame de Paris - 1482, Victor Hugo
Azur Tango Show
"La pauvreté jadis était moins misérable que celle que nous procure aujourd'hui l'industrie. Les fortunes elles aussi étaient moindres."
Jorge Luis Borges
"Les villes sont les cancers du monde. Elles anéantissent l'homme, elles en font un être lâche, sournois, envieux, et c'est l'envie qui impose ses droits sociaux, l'envie et la lâcheté."
Roberto Arlt, Les Sept Fous
Il suivait le boulevard Montmartre, vers deux heures, marchant doucement au milieu de la foule, souriant de tous ces soldats que l'Elysée promenait sur le pavé pour se faire prendre au sérieux, lorsque les soldats avaient balayé les trottoirs, à bout portant, pendant un quart d'heure. Lui, poussé, jeté à terre, tomba au coin de la rue Vivienne; et il ne savait plus, la foule affolée passait sur son corps, avec l'horreur affreuse des coups de feu. Quand il n'entendit plus rien, il voulait se relever. Il avait sur lui une jeune femme, en chapeau rose, dont le châle glissait, découvrant une guimpe plissée à petits plis. Au-dessus de la gorge, dans la guimpe, deux balles étaient entrées; et, lorsqu'il repoussa doucement la jeune femme, pour dégager ses jambes, deux filets de sang coulèrent des trous sur ses mains. Alors, il se releva d'un bond, il s'en alla, fou, sans chapeau, les mains humides. Jusqu'au soir, il rôda, la tête perdue, voyant toujours la jeune femme, en travers sur ses jambes, avec sa face toute pâle, ses grands yeux bleus ouverts, ses lèvres souffrantes, son étonnement d'être morte, là, si vite. Il était timide; à trente ans, il n'osait regarder en face les visages de femme, et il avait celui-là, pour la vie, dans sa mémoire et dans son coeur. C'était comme une femme à lui qu'il aurait perdue. Le soir, sans savoir comment, encore dans l'ébranlement des scènes horribles de l'aprés-midi, il se trouva rue Montorgueil, chez un marchand de vin, où des hommes buvaient en parlant de faire des barricades. Il les accompagna, les aida à arracher quelques pavés, s'assit sur la barricade, las de sa course dans les rues, se disant qu'il se battrait, lorsque les soldats allaient venir. Il n'avait pas même un couteau sur lui; il était toujours nu-tête. Vers onze heures, il s'assoupit; il voyait les deux trous de la guimpe blanche à petits plis, qui le regardaient comme deux yeux rouges de larmes et de sang. Lorsqu'il se réveilla, il était tenu par quatre sergents de ville qui le bourraient de coups de poing. Les hommes de la barricade avaient pris la fuite. Mais les sergents de ville devinrent furieux et faillirent l'étrangler, quand ils s'aperçurent qu'il avait du sang aux mains. C'était le sang de la jeune femme."
Emile Zola, Le Ventre de Paris (1873), chapitre premier
Male Belly Dancer Beginner Avignon
"On ne peut mesurer le temps avec des jours, comme on compte l'argent en centimes ou en pesos, parce que les pesos sont tous pareils tandis que chaque jour est différent, et peut-être même chaque heure."
Jorge Luis Borges
"Or tout le monde sait qu'en temps de crise, les braves gens qui ont des dépôts dans des institutions bancaires s'empressent de les retirer, en proie à un sentiment de panique. Quelque chose du même genre se produit chez le jaloux. A la différence que celui-ci se dit que si sa banque fait faillite, jamais plus il ne pourra déposer son bonheur ailleurs. Cette catastrophe mentale est le lot des petits financiers sans envergure et des petits amoureux sans expérience."
Roberto Arlt, Eaux-fortes de Buenos Aires
Il marche mieux qu'auparavant, il se sent un point d'appui pour son levier, il a le regard plein, direct, il a les mouvements agiles; la veille, humble et timide, il aurait reçu des coups; le lendemain, il en donnerait à un premier ministre. Il se passe en lui des phénomènes inouïs: il veut tout et peut tout, il désire à tort et à travers, il est gai, généreux, expansif. Enfin, l'oiseau naguère sans ailes a retrouvé son envergure. L'étudiant sans argent happe un brin de plaisir comme un chien qui dérobe un os à travers mille périls, il le casse, en suce la moelle, et court encore; mais le jeune homme qui fait mouvoir dans son gousset quelques fugitives pièces d'or déguste ses jouissances, il les détaille, il s'y complaît, il se balance dans le ciel, il ne sait plus ce que signifie le mot misère. Paris lui appartient tout entier. Age où tout est luisant, où tout scintille et flambe! âge de force joyeuse dont personne ne profite, ni l'homme, ni la femme! âge des dettes et des vives craintes qui décuplent tous les plaisirs! Qui n'a pas pratiqué la rive gauche de la Seine, entre la rue Saint-Jacques et la rue des Saints-Pères, ne connaît rien à la vie humaine!"
Le Père Goriot, Honoré de Balzac
Tango Mirada Tanguera Gothique, rituel de la mante religieuse
"Et si le désir n'est pas moins coupable que l'acte, les justes peuvent se livrer sans risque à l'exercice de la luxure la plus effrénée."
Jorge Luis Borges
"Son étreinte serait infatigable, et elle, elle l'aimerait comme une esclave; pour lui, elle trouverait du plaisir à s'épiler les aisselles et se peindre les seins. Avec lui, déguisée en garçon, elle parcourrait les ruines où dorment les scolopendres et les villages où les nègres installent leurs cabanes sur les fourches des arbres. Mais nulle part elle n'avait rencontré de lions: seulement des chiens pouilleux."
Roberto Arlt, Les Sept Fous
les plaisirs dont je voulais me priver ne sont venus s'offrir qu'avec plus d'ardeur à mon esprit, et j'ai vu que quand on était, comme moi, née pour le libertinage, il devenait inutile de songer à s'imposer des freins: de fougueux désirs les brisent bientôt. Enfin, mon cher, je suis un animal amphibie; j'aime tout, je m'amuse de tous les genres; mais, avoue-le, mon frère, n'est-ce pas une extravagance complète à moi de vouloir connaître ce singulier Dolmancé qui, de ses jours, dis-tu, n'a pu voir une femme comme l'usage le prescrit, qui sodomite par principe, non seulement est idolâtre de son sexe, mais ne cède même pas au nôtre que sous la clause spéciale de lui livrer les attraits chéris dont il est accoutumé de se servir chez les hommes? Vois, mon frère, quelle est ma bizarre fantaisie: je veux être le Ganymède de ce nouveau Jupiter, je veux jouir de ses goûts, de ses débauches, je veux être la victime de ses erreurs; jusqu'à présent, tu le sais, mon cher, je ne me suis livrée ainsi qu'à toi, par complaisance, ou qu'à quelqu'un de mes gens qui, payé pour me traiter de cette façon, ne s'y prêtait que par intérêt; aujourd'hui, ce n'est plus ni la complaisance ni le caprice, c'est le goût seul qui me détermine... je vois, entre les procédés qui m'ont asservie et ceux qui vont m'asservir à cette manie bizarre, une inconcevable différence, et je veux la connaître. Peins-moi ton Dolmancé, je t'en conjure, afin que je l'aie bien dans la tête avant de le voir arriver; car tu sais que je ne le connais que pour l'avoir rencontré l'autre jour dans une maison où je ne fus que quelques minutes avec lui."
Marquis de Sade, La philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux (1795), Dialogues destinés à l'éducation des jeunes Demoiselles, Premier Dialogue, Mme de Saint-Ange
La femme transgenre qui danse au pays des cigales, des olives et du mistral
"Pour construire le palais des Mille et Une Nuits, il a fallu des générations d'hommes et ces hommes sont nos bienfaiteurs puisqu'ils nous ont légué ce livre inépuisable, ce livre capable de tant de métamorphoses."
Jorge Luis Borges
"... j'en suis venu à la conclusion que celui qui ne trouve pas l'univers entier dans sa ville ne trouvera jamais une rue originale où que ce soit dans le monde. Il ne la trouvera pas parce que celui qui est aveugle à Buenos Aires est aveugle à Madrid ou à Calcutta..."
Roberto Arlt, Eaux-fortes de Buenos Aires
les invités se conformèrent à cette disposition, et pendant un jour et une nuit, l'on essaya diverses représentations des usages de l'antique colonie romaine. On comprend que la science avait dirigé la plupart des détails de la fête; des chars parcouraient les rues, des marchands peuplaient les boutiques; des collations réunissaient, à certaines heures, dans les principales maisons, les diverses compagnies des invités. Là, c'était l'édile Pansa, là Sallusta, là Julia-Felix, l'opulente fille de Scaurus, qui recevaient les convives et les admettaient à leurs foyers.
La maison des Vestales avait ses habitantes voilées; celle des Danseuses ne mentait pas aux promesses de ses gracieux attributs. Les deux théâtres offrirent des représentations comiques et tragiques, et sous les colonnades du Forum des citoyens oisifs échangeaient les nouvelles du jour, tandis que, dans la basilique ouverte sur la place, on entendait retentir l'aigre voix des avocats ou les imprécations des plaideurs.
Des toiles et des tentures complétaient, dans tous les lieux où de tels spectacles étaient offerts, l'effet de décoration, que le manque général des toitures aurait pu contrarier; mais on sait qu'à part ce détail, la conservation de la plupart des édifices est assez complète pour que l'on ait pu prendre grand plaisir à cette tentative palingénésique.
Un des spectacles les plus curieux fut la cérémonie qui s'exécute au coucher du soleil dans cet admirable petit temple d'Isis, qui, par sa parfaite conservation, est peut-être la plus intéressante de toutes ces ruines. Cette fête donna lieu aux recherches suivantes, touchant les formes qu'affecta le culte égyptien lorsqu'il en vint à lutter directement avec la religion naissante du Christ.
Si puissant et si séduisant que fût ce culte d'Isis pour les hommes énervés de cette époque, il agissait principalement sur les femmes.
Tout ce que les étranges cérémonies et mystères des Cabires et des dieux d'Eleusis, de la Grèce, tout ce que les bacchanales du Liber Pater et de l'Hébon de la Campanie avait offert séparément à la passion du merveilleux et à la superstition même se trouvait par un religieux artifice, rassemblé dans le culte secret de la déesse égyptienne, comme un canal souterrain qui reçoit les eaux d'une foule d'affluents."
Gérard de Nerval, Les Filles du feu (1856), Isis
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Striptease intégral d'une jolie danseuse de tango
La technique pour lady, c'est un peu comme le sport en chambre... C'est pour faire durer le plaisir... Comment surprendre ses partenaires de bal, libérer ses complexes grâce à la danse de couple? Faîtes de la technique individuelle au féminin, libérez la tigresse qui dormait en vous, agacez vos danseurs, mettez-les à l'épreuve! Ils n'y verront que du feu... Ce n'est pas tout car je vous avais promis le clou du spectacle, un dégrafage de corset, un tombé de petite culotte, une robe retroussée, avant d'être jetée dans la fosse aux lions, alors...
Cette nuit je suis mort de froid ~ Témoignage post-mortem d'un étudiant en Lettres Modernes
Et je passe devant ce qui est encore sa chambre. Je regarde dans l'entrebâillement de la porte. Il y a deux hommes. Deux vampires. Et elle, leur coupe de sang. Ils sont nus. Je ne sais pas si elle pleure ou si c'est du plaisir. Je suis paralysé. Je tremble. Des frissons envahissent ma colonne vertébrale. Je n'ai encore jamais fait l'amour, je veux dire... je suis puceau. La sueur perle à mon front.
Mon festival des fioritures à Avignon
Une improvisation théâtrale, une partie de jambes en l'air, un festival extrême pour un tango inside... dans Avignon extra-muros, où, le rythme dans la peau, avec mes jolies gambettes de bimbo d'un genre très particulier, au sein de mon espace scénique réduit, pendant l'une de ces nuits estivales projetées sur l'écran blanc que me propose mon mur vierge comme fleur d'oranger, je flirte avec la musicalité, j'épouse les ombres du passé, je porte le masque des souffrances d'une comédienne coincée à mi-chemin entre une scène des âmes qui errent, et la comédie des gens qui ne se trompent jamais, affublées qu'elles sont d'une petite vie bien réglée, bien rangée...
J'ai vécu un samedi soir sur la terre loin de la capitale française, de ses froufrous affriolants, de ses midinettes aux aiguilles frivoles, loin des salons canning et des scènes de la ciudad argentine, encore plus loin des violons et bandonéons de Roulotte Tango, de la peau satinée des tangueras provençales, et de leur robe ou jupe qui caresse l'air marin du Miroir aux Oiseaux, milonga délicieuse sur l'île de Martigues. J'ai même pas fait mon César à Vaison-la-Romaine...
Ma culture urbaine du tango et ma pratique féminine du ocho cortado me livrent à une nouvelle existence alternative, aux espaces pluriels et aux baisers indicibles, l'intimité d'un studio où l'abrazo me rend coquine, la fraternité d'un club et son champagne qui coule à flot, la candeur d'un patio aux guéridons fleuris de roses pourpres autour desquelles trônent des feuilles séchées de yerba mate, le rencard du bal en plein-air sous le voyeurisme des badauds, l'expérience charnelle d'un labo-tango en guise de préliminaires...
Esclave des mots, mais surtout l'esclave des pas et des pivots, des 8, des ochos atras y adelante, du tour à gauche, puis du tour à droite, de la media luna et du ocho cortado, l'enfer du giro et du contragiro, que nos cavaliers nous imposent sans vergogne, esclave, les chevilles bridées, comme un fer aux pieds, perchée et punie sur des talons aiguilles, danseuse soumise à la cadena, des figures inlassablement enchaînées, tournantes et virevoltantes, histoire que mon partenaire me fasse tourner la tête...
Quant à sa magie, à mon sorcier mal-aimé, mon alchimiste agoraphobe et procrastinateur, ni blanche, ni noire, elle me fait bien rigoler: je le préfère largement en lolita luciférienne, innocente auteure dont la poésie par ailleurs frise une édulcoration puérile des écrivains romantiques du 19ème siècle. A le lire, Gérard de Nerval se pendrait une deuxième fois!
Tout entier (amour masochiste)
Attache-moi
Le tango rioplatense et la femme séquestrée
Autant pour moi, mais il me faut dédramatiser ma petite souffrance de petit français qui essaie de danser son petit tango qu'il confond avec de la musette... J'ai le droit, moi aussi, à mon fantasme du tango rioplatense, et mon fantasme du tango, c'est celui d'une femme séquestrée éprise de liberté, une femme enfermée là, dans un corps d'homme depuis belle lurette déjà, sans doute depuis l'adolescence.
La jeune et belle et cruelle tanguera
C'est bel et bien une tanguera française, dans une milonga de France, mais voilà, elle est belle et jeune, avec l'arrogance d'y croire : "Le tango, pfff! suffit qu'un maestro me choisisse, et vlan, j'fais toutes les milongas d'Europe et d'Argentine en démo!" Pensez donc qu'elle ne fera pas l'économie de sa cruauté avec vous!
Pendant ce temps, vous êtes encore avec elle, malgré elle, dans un abrazo tremblant, tandis qu'elle vient de terminer son rond de jambe vertigineux.
Une perle rare du tango argentin en France
Elle n'en finit pas de renaître, la belle, la bête, la créature tanguera issue des traditions ancestrales de ses soeurs de Thaïlande, de l'Inde, du Mexique, du Brésil, de Chine, de l'Amérique du Nord ou de Tahiti, la revoilà rebelle, soumise, amoureuse, valseuse de Magic City, coincée entre Fred Astaire et Coccinelle, enjouée, nerveuse, provocatrice, ange ou diablesse, douce, hystérique, capricieuse, suicidaire, une perle rare...
Frédérique danseuse de tango cherche partenaire régions provençale et rhodanienne
... j'attends une experte sur le plan de l'organisation corporelle, douée pour donner corps et texture vivante à la musique, et offrir à ses mouvements toute l'amplitude et sincérité qu'on peut attendre au sein d'un projet de chorégraphie, dans le cadre d'une création future. Un profil de danseuse classique ou contemporaine, serait un plus fort appréciable...
... suis une tanguera particulièrement cavalière, la partenaire idéale pour accompagner un danseur lyonnais, distingué, ou un méridional, avenant à l'égard d'une dame du tango, studieuse en cours, à l'affut des stages individuels, mais coquine et pulpeuse...
... et c'est tantrique, comme tu dis, y a trop souvent la confusion, tiens, pas plus tard que ce week end, j'ai encore lu un article de Marie Claire, cherche pas, les gens veulent refourguer l'altocalciphilie dans la rubrique fétichiste, amour & sexo, alors là, je pousse ma gueulante, je suis une collectionneuse et une chercheuse, moi, Madame!...
... j'irai dans la première milonga queer que je trouverai, et je te tromperai avec la première fille, elles aiment les parisiennes là-bas, ce sera pas difficile, je vais t'oublier, à tout jamais, Federica, et tu auras beau pleurer toutes les larmes de ton corps, ma pauvre, je...
Vends chaussures femme neuve d'occasion de tango argentin, jamais servie, semelle à refaire chez votre cordonnier, juste quelques retouches,...
Assassin's tango club, the french connection ~ Hello, I am Freddy, serial killer of the ballrooms, and looking for a pretty girl who dance very well...
Lady Plume cherche partenaire de tango avec de l'humour, de bons appuis, de la musicalité, et un certain sens de l'autodérision... on ne naît pas danseuse, on le devient ~ Frédérique, femme jusqu'au bout des ongles, tanguera passionnée!
Un OVNI est entré dans mon alcôve...